Avec Metanoïa, Cédric Raccio en appelle à l’étymologie grecque du mot qui désigne la pensée qui se transforme et l’évolution de l’identité, dénuée de tout jugement moral.
C’est précisément cet état de changement qui est scruté dans ses détails les plus spectaculaires. Grâce à la photographie, cet espace où règne le mouvement se fige et nous déroute. Que voyons-nous exactement ? Notre esprit cherche une explication. N’est-ce pas justement ce qui lui fait le plus peur, le changement ? Ce moment où ce qu’il connaît lui échappe, où l’inconnu règne car le devenir est incertain ?
Alors quand tout se meut autour de nous, quand tout se modifie, il nous faut des repères. Face à ces images déroutantes, c’est aux titres que nous nous raccrochons. Des noms latins — issus d’une langue morte, mais encore bien vivante dans la science — nous ramènent à ce qui est connu, répertorié. Des fleurs. De simples fleurs que l’on peut cultiver dans notre jardin ont été adroitement manipulées devant l’objectif. Le procédé photographique et l’œil de l’artiste ont fait le reste. Une méthodologie bien humaine et artisanale à l’heure où la robotisation et l’intelligence artificielle agitent le spectre d’un changement de paradigmes profond. Comme une preuve, s’il en fallait encore une, que l’humain tient en ses mains les rênes du changement, du moins à son échelle.
La série Métanoïa est le dernier projet de l’artiste, réalisé dans son atelier entre 2024 et 2025.
Photographies : Cédric Raccio
Commissariat : Éléonore Varone
Biographie
Après son Bachelor en photographie à l’ECAL en 2010, Cédric Raccio poursuit son exploration visuelle avec une approche libre et intuitive, où esthétique pop et résonance critique, devient un leitmotiv. Il détourne la photographie de ses usages dociles, l’ouvre à l’accident, à l’expérimentation, et puise ses influences dans le graphisme, la musique électronique ou la sculpture.
Ses séries, publiées dans des revues et ouvrages d’art contemporain, sont régulièrement présentées dans des festivals et espaces d’exposition en Suisse et en Europe. Sensible aux dialogues interdisciplinaires, il collabore avec des artistes et associations du Chablais, s’impliquant activement dans la scène culturelle locale. Cédric est également résident et responsable de La Fabrik, un espace d’art collaboratif à Monthey.
